Non, une perte de verticalité n’est pas forcément liée à une chute. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on parle d’un dispositif DATI sous forme d’application mobile PTI dont le smartphone peut être utilisé à d’autres fins.
Rappelons également que les chutes ont représenté 20 % des accidents du travail et engendré des dépenses annuelles de plus de 1,1 milliard d’euros selon un rapport de l’assurance maladie de 2022
En tant que responsable QSE vous avez sans doute identifié des travailleurs isolés au sein de votre organisation en réalisant votre Document Unique (DUERP).
Vous avez peut-être déjà commencé à chercher une solution DATI à mettre en œuvre dans votre entreprise. Mais, malgré toute votre bonne volonté, les acteurs sont nombreux et semblent tous proposer la même chose : détection de chute, perte de verticalité, SOS, immobilité… Vous êtes donc un peu déstabilisé(e) dans la jungle des DATI et il vous est difficile de faire le tri.
Rassurez-vous ! À l’issue de cet article vous devriez y voir plus clair. Démystifions ensemble l’une des fonctionnalités cruciales de toute solution de Protection des Travailleurs Isolés (solution PTI) : la détection de la chute.
Les premiers Dispositifs d’Alerte pour le Travailleur Isolé (DATI) sont arrivés dans les années 80. Si le terme DATI reste toujours d’actualité 40 ans après, le vocable relatif aux différents types de situations détectables par le DATI a quant à lui beaucoup évolué.
L’objectif de cet article est de vous donner les connaissances suffisantes pour faire la différence entre une solution innovante et une solution qui joue sur les mots ! Vous pourrez ainsi choisir un système de Protection des Travailleurs Isolés efficace et répondant à vos besoins.
L’objectif de tout Dispositif d’Alerte pour le Travailleur Isolé (DATI) est de permettre de prévenir les secours quand un accident est arrivé au travailleur isolé. À l’origine, les premiers DATI se limitaient à la mise à disposition d’un bouton d’alarme pour permettre au travailleur isolé de déclencher une alerte manuellement en cas d’accident.
Avec le développement de l’électronique dans les années 80, les premières fonctions de détection automatique de chute ont fait leur apparition. Ces dispositifs, souvent appelés dispositifs « Homme-mort » détectent simplement l’immobilité prolongée du travailleur isolé et déclenchent automatiquement l’alerte une fois un certain temps écoulé.
Le fonctionnement est le suivant :
D’où l’utilisation de l’expression « dispositif Homme-mort » (qui ne bouge plus).
Malheureusement, la problématique induite par ce type de dispositif est double :
Malgré ces limitations, on trouve encore sur le marché des produits qui proposent ce fonctionnement.
Pour pallier les inconvénients de la détection de chute par détection d’immobilité, les fabricants de DATI ont fait évoluer leur offre, en proposant un nouveau type de détection : la perte de verticalité.
Dans le cadre de détection de la perte de verticalité, le DATI surveille en permanence son angle d’inclinaison par rapport à un axe vertical.
Dès que le DATI s’incline selon un angle spécifique, déterminé bien souvent arbitrairement par le fabricant ou l’exploitant, le système déclenche l’alerte.
Le fonctionnement est le suivant :
On note donc un changement d’approche significatif par rapport à la méthode précédente. Le travailleur isolé ici peut désormais travailler en étant immobile (travail assis tout ou partie de la journée) sans déclencher des fausses alarmes qui viendraient perturber son travail.
Cependant, cela introduit une nouvelle problématique :
Si la chute entraîne nécessairement la perte de verticalité, la réciproque n’est pas vraie !
Un mécanicien va s’allonger sous un véhicule, un agent logistique se baisser pour ramasser un carton… Cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont fait une chute. Pourtant, le DATI a bel et bien déclenché l’alerte de perte de verticalité.
La détection de chute par perte de verticalité exige donc que vous portiez constamment le DATI sur vous à la verticale, idéalement à la ceinture et que vous ne fassiez pas de travail à l’horizontal. La détection de perte de verticalité peut donc être pertinente pour certaines activités mais contre-productive pour de nombreuses autres.
Cette limitation est d’autant plus problématique que les dernières évolutions technologiques ont permis de miniaturiser les DATI. Il est ainsi possible aujourd’hui de mettre ces dispositifs dans une poche de pantalon ou une blouse de travail au lieu de les porter au bras, à la ceinture ou à la poitrine.
De ce fait, maintenir le dispositif à la verticale devient un véritable travail d’équilibriste ! Un smartphone ou un boîtier de taille restreinte peut bouger librement dans la poche. Il déclenche alors une fausse alarme quand bien même le travailleur est lui toujours debout. Le travail s’en trouve grandement perturbé.
Cette troisième évolution est plus récente et peu de fournisseurs de DATI la proposent aujourd’hui. La raison est simple : une chute est un phénomène extrêmement complexe à déterminer.
En effet, il vous est facile en voyant une personne au sol de savoir si celle-ci a fait une chute. En revanche, fermez les yeux et essayez de décrire de façon exhaustive toutes les conditions qui peuvent permettre de déterminer si vous êtes en présence ou non d’une chute. L’exercice est plus compliqué n’est-ce pas ? Alors imaginez la complexité que peut représenter le paramétrage d’un DATI pour arriver à détecter une chute !
Analyse visuelle d’une chute : (Image de chute) Ceci est une chute : facile puisque nous le constatons visuellement.
Analyse descriptive d’une chute : Une chute peut être décomposée en trois étapes :
Cette approche amène 3 questions :
Les fabricants qui proposent cette fonctionnalité essayent chacun à leur manière de façon plus ou moins efficace de construire un algorithme en définissant divers paramètres (angle d’inclinaison, impact, immobilité…).
La méthode de détection de chute par seuil fixe implique de définir de façon précise les critères qui permettent de qualifier une chute. Le problème est qu’il existe une multitude de chutes (chute d’une échelle, chute d’un escalier, chute en courant, chute molle…). La tâche est donc très complexe et cette méthode montre vite ses limites. De plus, elle présente l’inconvénient majeur de donner un faux sentiment de confiance. Vous allez en effet tester la détection de chute dans un cas très spécifique et être rassuré parce que vous allez obtenir des résultats satisfaisants. Pour autant, dans d’autres situations votre DATI ne détectera pas la chute car celle-ci ne correspondra pas aux critères définis arbitrairement par le fabriquant pour qualifier une chute ! Le fait d’utiliser un smartphone différent peut aussi impacter le résultat.
Face aux limites de la détection de chute par seuil fixe, certains fabricants ont décidé de se rapprocher de scientifiques spécialisés en intelligence artificielle (Data scientist) pour travailler sur cette question.
Ici l’approche est radicalement différente, le phénomène de chute n’est plus défini par des mots mais par les données collectées des utilisateurs. La difficulté de cette approche réside dans la quantité importante de données qu’il faut collecter pour arriver à ce que l’IA puisse discriminer ce qui est une chute de ce qui ne l’est pas. Une fois cette barrière passée, les résultats de cette méthode sont sans comparaison avec l’approche par seuil fixe. Elle présente de plus l’énorme avantage d’être moins dépendante de la qualité des capteurs du smartphone.
Vous aurez donc compris que cette quatrième évolution fait basculer le DATI dans le monde de l’IA et n’a pas fini de révolutionner la détection de chute. Le monde scientifique publie régulièrement des avancées dans ce domaine.
À travers cet article nous avons pu identifier 4 manières de détecter la chute d’un travailleur isolé :
Si la perte de verticalité apparaît clairement aujourd’hui comme une méthode à ne pas recommander, en revanche la détection d’immobilité peut présenter un intérêt mais uniquement en complément d’une vraie détection de chute. Par exemple dans le cas d’une personne faisant un malaise assis à son bureau.
Il faut donc envisager la détection de chute par absence de mouvement comme une fonction complémentaire afin de réduire le risque de passer à côté d’un incident.
En ce qui concerne la détection de chute par seuil fixe, elle doit être considérée avec beaucoup de prudence et il faudra lui préférer une vraie détection de chute par IA.
Nos recommandations sont donc pour une solution PTI travailleur isolé de :
Recommandation numéro 1 : Analyser vos contraintes
Bien définir vos besoins et les contraintes de travail de vos collaborateurs. Est-ce qu’ils travaillent allongés ? Est-ce qu’ils sont parfois immobiles dans leurs missions ?...
Recommandation numéro 2 : Analysez vos équipements
Dans le cas d’un DATI dédié il n’y a pas de problème, en revanche cette réflexion est importante lorsque vous choisissez une solution d’application PTI sur smartphone : Quels sont les capteurs nécessaires sur le smartphone pour détecter la chute (accéléromètre, gyroscope, baromètre…) ? La flotte de smartphones professionnels actuelle en dispose-t-elle ?
Recommandation numéro 3 : Tester en conditions réelles avant de vous engager
Cette recommandation est probablement la plus importante car elle vous permettra de vérifier que la détection de chute annoncée est de bonne qualité et pas une perte de verticalité dissimulée. Certains fabricants jouent ainsi sur les mots et peuvent qualifier de détection de chute une simple détection de verticalité. D’autres mentionneront de la détection de chute par IA (Intelligence Artificielle) sans avoir collecté de données en quantité suffisantes pour avoir une vraie détection de chute.
Cette approche de test prend plus de temps au démarrage mais sur le long terme cela vous sera bénéfique ! Vous pourrez avoir un vrai retour sur investissement sans avoir besoin de changer de fournisseur à chaque fin d’engagement.
Un fournisseur confiant dans sa solution ne refusera jamais un test ! En matière de DATI, souvent la solution la moins chère est celle qui vous coutera le plus cher dans le temps. Des fausses détections incessantes feront perdre patience à vos travailleurs isolés et pas de bonnes détections leur feront perdre confiance.
Vous cherchez à détecter de vraies chutes ? Testez donc nos dispositifs DATI VigieApp et VigieLink qui sont équipées d’un algorithme d’IA innovant faisant la différence avec les chutes détectées par seuil fixe et par perte de verticalité.